04/07

Conférences CPGE sur le thème « Faire croire »

Compte-rendu des conférences CPGE sur le thème « Faire croire » au programme de Français-philosophie en 2023-2024.

En novembre dernier, la conférence de Katia Genel (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) nous a permis de mieux comprendre et nous approprier les deux chapitres d’Hannah Arendt au programme : « Du mensonge en politique » dans Du mensonge à la violence et « Vérité et politique » dans La crise de la culture.
À cette occasion, nous avons découvert qu’Arendt explore la place du mensonge en politique en discutant la vision platonicienne. Arendt distingue vérité rationnelle et vérité de fait. L’une est logique et découvrable à nouveau contrairement à la seconde qui ne peut être démontrée mais seulement vécue.
Partant du constat que la politique trompe nécessairement, la vérité, impuissante et coercitive, ne peut avoir sa place en politique. C’est pourquoi, selon Arendt, la politique repose sur l’action concertée et l’égalité, excluant toute contrainte et vérité imposée qui seraient tyranniques. Ainsi, la politique doit intégrer la pluralité des opinions et l’impartialité, garanties par les institutions telles que la presse et l’université.
Enfin, bien qu’Arendt admette l’existence du mensonge en politique, elle condamne la manipulation des faits, qu’elle voit comme le fondement du totalitarisme. Ainsi, elle critique la démocratie américaine notamment pour la manipulation de l’opinion publique décrite dans le rapport McNamara durant la guerre du Vietnam.
Cette conférence fut un véritable atout pour nos écrits, et nous remercions le lycée pour son organisation !

 Cécile B (PSI*)

Waas Gramser et Lorenzaccio d’Alfred de Musset : croire pour agir

« Réaliser des rêves, voilà la vie du peintre » (acte II, sc 2 de Lorenzaccio) a déclamé Mathéo (en MP) invité par Mme Waas Gramser sur scène pour lui donner la réplique lors d’une lecture à l’italienne. Un artiste est là pour inciter son public à croire pour agir, nous a exposé la comédienne !

Après les universitaires Katia Genel et Catriona Seth, pour deux conférences de haute volée, nous avons eu le privilège d’accueillir l’artiste comédienne et metteuse en scène Waas Gramser. Lorenzaccio aux Nuits de Fourvière (24 juin 2023) ne fut pas, et de très loin, le premier coup de sa Compagnie flamande Marius, nommée ainsi en l’honneur de la trilogie de Marcel Pagnol : elle a traduit, adapté et interprété de nombreuses autres pièces (plus de 200) depuis le flamand (Jan Decorte), l’espagnol (Cervantes), le français (Pagnol et Beaumarchais entre autres), l’anglais (Shakespeare of course) et l’allemand (Goethe et Brecht).

Décloisonnant cette œuvre complexe que, peut-être, nous avons trop voulu forcer dans le carcan du programme, Mme Gramser nous a raconté le rapport particulier qu’elle a pu entretenir avec celle-ci : comment elle a aimé la mise en abyme que propose le personnage de Lorenzo, comment elle a apprécié « faire résonner » cette pièce à travers les siècles, comment il a été difficile de trouver une once d’optimisme… Fidèle à la tradition de la « Compagnie Marius », la metteuse en scène a conclu sur la nécessité de toujours trouver une mise en scène dynamique (même pour une pièce de théâtre « dans un fauteuil »), ennuyer le spectateur étant la pire chose que puisse faire un comédien. Ce qui est sûr c’est que, tant cet été que cet hiver, Mme Gramser a été captivante. Si la Compagnie connaît des difficultés conjoncturelles, nous leur souhaitons le meilleur pour la suite !

 

Zian V (PC *)